Peter Sagan, le Vendéen
Triple champion du monde, sept fois maillot vert du Tour… Le Slovaque à l’immense palmarès est aujourd’hui membre de l'équipe TotalEnergies, attendue sur cette première édition. Rencontre.
Peter, êtes-vous plutôt une star ou un champion ?
Un peu des deux (rires) ! Je suis un gars simple : j’aime faire du vélo, j’aime bien blaguer, parler avec les gens avant et après mes courses, ou pendant une journée d’entraînement. Sur une course, parfois on me perçoit comme un amuseur, un acteur qui fait le show, mais vous savez, je suis d’abord un professionnel : dès que j’ai franchi une ligne d’arrivée, je retrouve dans le bus mes coéquipiers et je pense à l’épreuve suivante.
La soif de victoires est-elle toujours intacte ?
Absolument, je suis toujours là, même si le Covid m’a pas mal ennuyé la saison dernière. Mais, Quand tu fais du vélo, c’est pour gagner des courses, pas pour les perdre. Dans ma carrière, j’ai remporté beaucoup de courses (ndlr : 123), mais avec le temps, il devient de plus en plus difficile de gagner... Pour mon équipe, pour moi, j’essaie d’être au top !
Peter, quel est votre moteur sur le vélo ?
Je n’essaie pas de jouer un rôle, je suis quelqu’un de naturel. Et c’est grâce au public qui me suit et m’encourage que j’arrive à être bon et à m’amuser sur le vélo. Il me voit comme une star alors je ne refuse jamais une rencontre, une photo avec un fan. Si vous ne donnez rien au public en retour, les gens vous oublieront. Les fans permettent de faire grandir les athlètes, ils me procurent une énergie indispensable à ma carrière.
"(...) la Vendée, c’est la France, et la France, c’est le vélo, c’est le Tour, c’est le public toujours chaleureux !"
Aujourd’hui, vous roulez pour la Vendée…
Oui, cela a surpris tout le monde lorsque j’ai choisi l’équipe vendéenne de TotalEnergies. Mais cela s’est fait assez naturellement car la Vendée, c’est la France, et la France, c’est le vélo, c’est le Tour, c’est le public toujours chaleureux ! Et le staff de TotalEnergies m’a fait comprendre qu’il me voulait vraiment. Il y a des gens formidables dans cette équipe, l’humain y est très présent, je n’ai jamais connu cela dans mes équipes précédentes. Les kinés, les mécaniciens, les coéquipiers… On forme vraiment un collectif de grande qualité. Je m’y sens très bien. Et puis Jean-René (ndlr : Bernaudeau, le directeur sportif) est un gars super !
On vous a souvent entendu dire que le vélo est un spectacle.
Bien sûr ! Il ne faut pas oublier à combien le cyclisme compte de fans dans le monde. Les grands Tours sont toujours très suivis, très spectaculaires. Sur une course, j’aime me montrer, être aux avant-postes : pour le maillot, pour la gagne ! Cette nouvelle aventure est très excitante, et la saison sera longue. Il y a le Tour, les Classiques, et cette nouvelle course* sur des routes que je connais bien. Car avec le Tour, je suis souvent passé dans la région : en 2018, j’ai même remporté l’étape à La Roche-sur-Yon ! Great souvenir (sic).
*Le Région Pays de la Loire Tour